3ème journée académique « Prévenir et agir contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport

Mardi 14 mai, l’académie de Normandie et le CROS Normandie ont organisé une journée pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport. Cette 3ème édition a rassemblé environ 80 acteurs normands du mouvement sportif et du milieu médico-social à la CCI Portes de Normandie à Evreux.

Sport, handicap et violences sexistes et sexuelles : une vulnérabilité accrue

Le choix a été fait en 2024 d’aborder plus particulièrement la question du handicap et des violences sexistes et sexuelles. En France, 30% des femmes en situation de handicap ont déjà subi des violences sexistes et sexuelles et plus de 90% des femmes autistes.

Le sport n’est pas épargné et les actions mises en place depuis de nombreuses années, au niveau national comme en Normandie, visent à prévenir ce fléau. Mais le sport peut aussi être un lieu de recueil de la parole, de reconstruction de soi. C’est le cas de Marie RABATEL, athlète autiste victime de violences sexuelles, dont les participants ont pu voir le documentaire « Cassée debout » qui retrace sa vie.

Le sport a été pour elle rédempteur. Pour faire avancer cette cause qu’elle incarne de toute son âme, Marie Rabatel enchaîne actions et prises de parole. Membre de l’équipe de France jeunes du lancer de disque, elle est notamment à l’initiative du RéglO’Sport, un outil de prévention qui permet aux sportives et aux sportifs de s’interroger sur ce qu’ils ressentent et d’identifier les situations à risque.

« Cassée debout » démontre le caractère systémique des violences sexuelles subies par les enfants et les femmes handicapées. C’est la manière dont la société considère les personnes en situation de handicap qui fait le lit de ces violences. Et ça aussi, le sport peut contribuer à le changer en donnant à les voir autrement.

Marie RABATEL, présidente de l’Association Francophone des Femmes Autistes (AFFA), membre permanente de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE), ancienne sportive de haut-niveau, experte Violences-Handicap et Valentine DUQUESNE, chargée de recherche, Comité Paralympique et Sportif Français ont ensuite abordé la question du handicap comme facteur de vulnérabilité dans les violences.

Un engagement national et régional

En deuxième partie de matinée, madame la rectrice de la région académique Normandie s’est exprimée pour réaffirmer l’engagement de l’académie de Normandie dans la prévention et l’action contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport pendant et hors temps scolaires.

 Elle a également rappelé l’engagement du ministère des sports dans cette lutte. De nombreux outils ont été mis en place tel que la cellule Signal-Sports, les contrôles d’honorabilité pour les encadrants, l’obligation de formation en matière de violences sexistes et sexuelles pour les formations aux professions du sport. Le ministère des sports a constitué un réseau d’associations d’aide aux victimes et de défense des droits.

Depuis le lancement de la cellule Signal-Sports en 2020, ce ne sont pas moins de 1 284 personnes qui ont été mises en cause, donnant lieu à 624 mesures administratives, pour 1 800 signalements reçus. En 2023, sur 710 signalements, 377 personnes ont été mises en cause.

Le Président de la République a décidé de faire de la promotion de l’Activité Physique et Sportive (APS) la Grande Cause Nationale 2024. L’objectif est de placer le sport au cœur des politiques publiques tout en incitant sur l’ensemble du territoire les Français à faire davantage d’activité physique et sportive dans un cadre sécurisé. Ce combat, la Ministre des sports, des jeux olympiques et paralympiques le porte avec un seul mot d’ordre : « zéro tolérance pour les violences ». 

Plus d’informations : https://www.sports.gouv.fr/proteger-les-pratiquants-46

Une politique partagée en Normandie

Les violences sexuelles ont lieu dans le monde entier, c’est un combat universel. La discussion et le partage d’expériences permettent d’échanger les bonnes pratiques et de voir où se trouvent les meilleures solutions et les freins.

Depuis 2020, le monde du sport est vivement ébranlé par des faits de violences sexuelles. Un nombre important de signalements toutes disciplines sportives confondues prouvent que nous devons tous nous mobiliser pour y mettre fin, en reconnaissant les facteurs de risque présents dans le milieu sportif, tels que les rapports hiérarchiques entre entraîneurs et sportifs, la jeunesse des pratiquants, et la vulnérabilité de certains.

Pour parler de l’emprise et de la relation entraineur entrainé, c’est, Angélique CAUCHY, ancienne joueuse de tennis, co-fondatrice de l’association Rebond France, membre de la Commission Interministérielle contre les violences sexuelles et sexistes avec abus d’autorité, professeur d’EPS, BE2 Tennis et Préparatrice Physique qui s’est exprimée.

 A partir de son témoignage, des propositions d’actions ont pu être présentées. Celles-ci ont trouvé écho avec la politique régionale engagée en Normandie depuis 2020, politique concertée entre l’Etat et le mouvement sportif, à travers le CROS , les CDOS , la DRAJES et les SDJES . Ce travail a permis la mise en place de plusieurs actions : mise en place d’un manifeste d’engagement, possibilité de signaler des faits, formations, journées régionales, campagnes de sensibilisation…

Plus d’informations : https://www.ac-normandie.fr/sport-pour-tous-et-lutte-contre-les-violences-123859

Réglette adaptant le violentomètre des violences faites aux jeunes femmes, pour aider à mesurer le bien-être dans le sport et la toxicité d’une relation, qui se veut avant tout accessible aux parasportifs et donc à tout sportif, par des phrases, un code couleur et un chiffrage qui mettent des mots sur un ressenti que l’on ne mesure pas toujours.

  • Un manifeste d'engagement

 

Les associations sportives normandes ainsi que les collectivités ont la possibilité d'agir en signant ce manifeste afin de pouvoir bénéficier d'un accompagnement et de faire savoir qu'elles agiront activement contre ce fléau. Plus de 300 signataires et une dizaine de collectivités signataires à ce jour.

Lien pour signer le manifeste association : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScWFgra8jK1h_7n7ObGOv_hgYBA5kwyeMy6r3QZdyN7kS4zsw/viewform

Lien pour signer le manifeste collectivités :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdj8ZCfp8r2tS57hX6EvHk94Z9qsnx--AB6oJUB_SrYkQvH5w/viewform

  • La mallette pédagogique
  • Le catalogue des formations

 Retrouvez tous les outils disponibles

 

En tant que vecteur d'éducation et de citoyenneté, le sport a un rôle crucial à jouer. Nous avons tous un rôle primordial à avoir dans la prévention mais également dans l’accueil des potentielles victimes.

Ensemble, dirigeants sportifs, entraîneurs, pratiquants, professionnels de l’enfance et du handicap, … nous pouvons faire une réelle différence dans la création d'un environnement sportif sûr et inclusif pour tous.

 

Contact DRAJES : Anne-Laure Picot - 02 32 08 88 49 - anne-laure.picot@ac-normandie.fr

Mise à jour : mai 2024