Qui ne rêverait de partir à la découverte de Rivière-du-Loup ou de la Gaspésie ?
Mi-août 2014, huit pionniers de l’académie se sont envolés à destination du Québec. Détenteurs d’un BTS français, ils sont inscrits en troisième année de DEC (Diplôme d’études collégiales) avec le statut d’étudiant québécois. Ils visent l’obtention de la double diplomation et en cas de succès se verront offrir l’opportunité d’obtenir un visa de travail équivalent à la durée de leurs études au Québec. De quoi revenir en France profondément transformés et mieux armés face au marché du travail. Nul doute que cette première vague deviendra fleuve digne du Saint-Laurent. À ce jour, sont concernés les étudiants des BTS tertiaires CGO, MUC, SIO et Tourisme, et des BTS Industriels Électrotechnique, IRIS, CRSA et Maintenance Industrielle. D’autres formations devraient être proposées à l’avenir, un important travail pédagogique de mise en relation des référentiels québécois et français et d’élaboration de grilles de cours étant actuellement mené.
Le 8 octobre 2014, Olivier Launay, DAREIC, a accueilli Carole Bourget, responsable Espace international tout droit venue du Cégep de Matane, et Cindy Saria, représentante des Cégeps de l’Est.
Des échanges teintés d’accent canadien leur ont permis de dresser un bilan de cette grande première. S’ensuivit une réunion de travail à laquelle étaient conviés Daniel Sénéchal, IA-IPR de Lettres, des chefs d’établissement et des enseignants intéressés par ce projet. Olivier Launay ouvrait la réunion en présentant les grandes lignes du dispositif, soulignant notamment combien cette action avait valeur pédagogique exemplaire. Véritable catalyseur dans de nombreux établissements, ce projet réunit des enseignants de disciplines diverses autour d’un but commun : favoriser la mobilité de leurs élèves. Carole Bourget et Cindy Saria ont enchaîné en détaillant les programmes, illustrant leurs propos de nombreux exemples concrets. De l’accueil à l’aéroport à l’aide aux formalités administratives, en passant par la mise en place de soutien individuel s’il s’avère nécessaire, tout est mis en ouvre pour que les étudiants soient en situation de réussite. En effet, pour certains, choc culturel, éloignement, sont autant d’écueils que ne saurait leur faire oublier la qualité des campus dans lesquels ils évoluent. Les Cégeps se veulent structure d’excellence quant aux résultats, mais familiale quant à l’ambiance. Cocooning des étudiants, tel est le maître mot.
Christine Bouix, proviseur du lycée Modeste Leroy qui a vu six de ses étudiants rejoindre Matane, apportait son témoignage éclairé. Elle s’est déclarée séduite par le projet et a confirmé qu’elle était impressionnée par la qualité de l’encadrement et de l'accompagnement apportés à ses étudiants. Pour elle, ce projet est une formidable opportunité pour les élèves et elle a vu toute une dynamique rejaillir sur l’ensemble de son établissement.
Des freins subsistent néanmoins : financiers tout d’abord. Les frais d’inscription sont offerts aux Français, ainsi que la sécurité sociale, mais ils doivent être garants d’une somme substantielle auprès des services d’immigration canadiens.
Pédagogiques ensuite, le DEC étant un diplôme exigeant à obtenir, où la moyenne doit être atteinte dans chacun des items proposés. L’épreuve de français, notamment, pose des difficultés à nos étudiants. Bien conscients de ces aspects, tous se sont accordés à mutualiser leurs efforts afin de garantir la réussite de nos jeunes.
Mobilités entrantes d’étudiants québécois, échanges d’enseignants, stages courts d’élèves en bac professionnel, de nombreuses pistes de travail étaient évoquées.
Les liens qui nous unissent à nos cousins Canadiens devraient se trouver renforcés. Gageons que de nombreuses mobilités, tant entrantes que sortantes, témoigneront de la bonne santé de ce programme.
Mise à jour : décembre 2020