Temps de lecture 5 minutes
Pouvez-vous nous dire comment est né ce projet avec un établissement australien ?
Notre établissement a reçu en février 2014 une demande de la part de l’Ambassade d’Australie, sollicitation à laquelle j’avais répondu favorablement. Je suis resté longtemps sans réponse puis un jour, j’ai eu la surprise de recevoir un courriel de la part de Roberta Varrenti, professeur de français de Tarneit College à Victoria. Son enthousiasme m’a plu, et, dès le dimanche suivant, nous sommes entrés en contact vidéo et avons commencé à bâtir un embryon de projet.
Quels sont les élèves concernés ? Quelles actions ont été menées à ce jour ?
Pour l’instant les deux classes de 6ème et les deux classes de 5ème avec lesquelles je travaille en anglais. Nous avons voulu commencer par des échanges épistolaires, avec du papier, des timbres, des éléments concrets. Nous avons échangé sur nos régions respectives. Mes élèves ont également fait des vidéos sur notre établissement et leurs loisirs. Les élèves de 6ème ont par ailleurs travaillé sur une présentation très générale de l’Australie. Un moment fort a été la première vidéo-conférence avec les Australiens en novembre, juste avant leurs vacances. À cause du décalage horaire, elle a dû avoir lieu à 7 heures du matin. Une centaine d’élèves et leurs parents sont venus. Nous avions installé un grand écran en salle polyvalente, et tout le monde a saisi les contrastes entre les deux pays quand nous avons vu les Australiens arriver en shorts et manches courtes alors qu’il faisait grand froid en France. Nous avons ensuite travaillé sur Noël. Là, le projet doit reprendre avec une nouvelle équipe à Tarneit car des enseignants ont changé à la rentrée scolaire, n’oubliez pas que nos calendriers sont très différents.
Justement, quelles sont les perspectives pour les mois à venir ?
Nous allons travailler sur l’élaboration d’un logo commun. Une autre vidéo-conférence devrait bientôt avoir lieu, le soir cette fois-ci. Nous jouerions en direct une pièce de théâtre dans la cour de l’établissement, en reprenant la pièce « One wor(l)d » que nous avons montée avec nos partenaires néerlandais. Roberta souhaite également que nous lancions un concours d’affiches sur la vision que chacun a du pays de l’autre.
Comment voyez-vous ce partenariat sur les années à venir ?
Les classes de 4ème devraient être intégrées, je compte m’entourer de collègues de disciplines diverses qui vont aider à faire grandir le projet. On a des idées sur la nourriture, la culture… Et nous espérons des mobilités réciproques à l’horizon 2018 mais se pose le problème du financement. Nous allons par ailleurs officialiser le partenariat en faisant une demande d’appariement.
Voyez-vous déjà des retombées sur vos élèves, l’établissement ?
Les parents en parlent beaucoup, surtout depuis la vidéo-conférence de novembre. Indéniablement, c’est très motivant. L’école primaire devrait également être sensibilisée. Ce qui m’intéresse dans ce projet, c’est d’étendre l’anglais au monde, d’établir des contacts. Mes élèves voient la finalité de l’apprentissage d’une langue, apprennent à aller au-delà de ce qu’ils pensaient être leurs limites.
Quels conseils donneriez-vous à des collègues qui veulent se lancer dans ce type de partenariat ?
Constituer une équipe solide, qui a une vision positive des choses et ne met pas tous les problèmes en avant. Ne pas hésiter à solliciter des gens extérieurs à l’établissement, comme par exemple des bibliothécaires, artistes, afin de multiplier les compétences et faire connaître le projet à un maximum de personnes. Revendiquer le droit de bousculer les habitudes de l’établissement. Ne pas avoir peur, car c’est pour le bien de nos élèves qui ont besoin d’apprendre à s’ouvrir aux autres.
Votre projet en 5 mots ?
Découverte. Respect. Communication. Compréhension/Incompréhension de l’autre. Déstabilisation.
Mise à jour : janvier 2021