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C’est ainsi que le lycée Arcisse de Caumont héberge en son internat chaque année six jeunes norvégiennes qui intègrent une classe de seconde générale au lycée Alain Chartier. Tout est mis en œuvre pour que cette mobilité entrante de longue durée (l’objectif est de suivre une scolarité en France pendant trois ans et l’obtention d’un baccalauréat général) se passe au mieux. Vie à l’internat en semaine, puis dans une famille d’accueil les week-ends et petites vacances, le contraste avec le cocon familial peut être rude. Éloignement géographique, découverte d’une nouvelle culture, difficultés à s’approprier la langue, nourriture différente (pour beaucoup, manger deux vrais repas chauds par jour est une vraie révolution), grande jeunesse qui fait que pour la majorité c’est la première rupture avec le milieu familial, les causes potentielles de spleen sont nombreuses mais les « recettes » concoctées par les équipes éducatives du lycée Arcisse de Caumont variées et efficaces.
Les jeunes filles sont intégrées à la communauté scolaire du lycée avec les mêmes droits et devoirs que les élèves français-e-s, mais sont placées dans la même seconde afin de pouvoir s’épauler les unes les autres, notamment les premiers mois qui peuvent s’avérer particulièrement difficiles. Une enseignante d’origine norvégienne joue le rôle de tutrice à l’anglo-saxonne et, de l’aveu même des intéressées, de « nounou » lors des périodes de blues. Un enseignant qui parle norvégien est nommé sur cette classe de seconde afin de constituer un appui pédagogique supplémentaire et des cours de soutien en français leur sont proposés. À l’internat, une très grande chambre est mise à leur disposition afin qu’elles se constituent une cellule norvégienne. Elles peuvent ainsi y reconstituer un environnement nordique propre à panser les petits coups de blues. Une salle de télévision ainsi qu’une salle de travail leur sont réservées ; à elles d’en faire leur Valhalla. Elles ne peuvent retourner en Norvège ou recevoir de visites de leurs proches avant les vacances de Noël et, si elles avouent que cela a été dur, elles reconnaissent aussi dans un grand sourire que cela a été un facteur décisif dans leur acclimatation en France et ne doutent plus de leur présence en France en 2021.
Leur seule inquiétude : décrocheront-elles le baccalauréat ? Les statistiques leur répondent : la grande majorité de leurs prédécesseurs l’ont fait ces cent dernières années, très souvent avec de belles mentions.
Cette première année passée en internat y est sûrement pour beaucoup !
Mise à jour : décembre 2020