Réflexion autour de la réforme de la voie professionnelle, groupe de travail piloté par la rectrice

groupe de travail - reforme voie pro

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse porte l’ambition de construire le lycée professionnel de demain pour la réussite de tous les élèves, à travers une réforme structurelle et en concertation avec toutes les parties prenantes. Des groupes de travail se sont installés le 21/10/22.

Le vendredi 6 janvier 2023 a eu lieu la dernière séance du groupe du travail 1 chargé de réfléchir à la réforme de la voie professionnelle. Ce groupe, piloté par la rectrice Christine Gavini, a travaillé sur les modalités prévention du décrochage scolaire dans la voie professionnelle.

 

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Comment réduire le nombres de décrocheurs ?

3 QUESTIONS À … CHRISTINE GAVINI, RECTRICE DE LA RÉGION ACADÉMIQUE DE NORMANDIE, PILOTE DU GROUPE DE TRAVAIL, ET FRÉDÉRIQUE WEIXLER, INSPECTRICE GÉNÉRALE /

Pourquoi un groupe de travail (GT) sur la thématique du décrochage dans la voie professionnelle ?

Lutter contre le décrochage scolaire est une priorité pour tous les élèves, mais cet impératif est renforcé dans la voie professionnelle parce qu’une part importante du nombre d’élèves décrocheurs, environ 60 %, est scolarisée au lycée professionnel. Le décrochage, c’est-à-dire l’arrêt des études en cours de formation ou encore l’abandon en cours de contrat d’apprentissage, constitue un véritable gâchis humain et social. Certes, beaucoup d’élèves qui décrochent retrouvent le chemin des études ou de l’insertion professionnelle, grâce à toute une série de mécanismes, comme l’obligation de formation de 16 à 18 ans. Mais on ne peut se satisfaire de ce constat et des progrès déjà accomplis. Il est nécessaire que la réforme permette d’amplifier sensiblement la réduction des abandons en cours d’étude. À travers ses travaux, le GT a montré que c’était possible, il travaille maintenant à des préconisations pour faire de cet objectif une réalité.

Comment se sont déroulés les échanges au sein du groupe de travail (GT) ?

Le GT est composé d’une quarantaine de personnes, représentants des personnels, acteurs du système éducatif, représentants des entreprises et des Régions, ainsi, bien sûr, que des élèves et des parents d’élèves. Le défi était de réussir à faire travailler cette équipe en commun, de permettre l’expression de tous les points de vue et de construire des constats et des préconisations les plus partagés possible. Pour cela nous avons choisi un format de 6 séances, dont la dernière aura lieu le 6 janvier, et au cours desquelles une courte présentation était réalisée par des intervenants extérieurs au groupe (chercheurs, membres de l’administration, notamment la Depp et la Dgesco, etc.), et ensuite des temps d’échanges pour questionner et réagir à ces interventions. C’est ainsi qu’une présentation a parfaitement éclairé le lien entre orientation dite "subie" et décrochage, en démontrant qu’il n’existe pas de relation de causalité systématique entre ces deux phénomènes mais bien des interactions complexes. L’ensemble de ces travaux a permis, nous le pensons, à chacun d’exprimer sa position, ses propositions, dans un esprit constructif. Singulièrement, les représentants des élèves ont été très actifs dans la discussion, très désireux de comprendre et d’apporter leur contribution, ce à quoi nous attachons une grande vigilance, afin que la réforme se fasse avec et pour eux.

Qu’est-ce qui émerge de cette concertation dans votre groupe de travail (GT) ?

Le GT a émis des propositions en considérant aussi bien les dimensions structurelles et organisationnelles que pédagogiques et personnalisées

Quelques lignes de force émergent déjà : la sécurisation des parcours d’abord, mais aussi la qualité de l’accueil des élèves au lycée professionnel, la souplesse et la modularité de la prise en charge du décrochage ou encore la prise en compte des compétences tout au long de la vie de ces jeunes. Il s’agit de passer d’une logique d’offre de solutions et de catégorisations des publics à la co-construction partenariale de parcours à partir de l’analyse des besoins des jeunes. Le GT propose par exemple d’envisager des enseignements sous forme modulaire afin de favoriser la remobilisation des jeunes après des périodes de décrochage. Le droit à l’erreur constitue également un axe structurant des solutions envisagées aussi bien au quotidien dans les apprentissages que pour rendre effectifs la réversibilité des choix d’orientation ou le retour en formation après un échec à l’examen. Le GT s’est penché également sur les pratiques pédagogiques et d’évaluation qui ont démontré leur efficacité pour développer la persévérance, prendre en compte le "mal-accrochage" et permettre le "raccrochage". Toutes ces pistes doivent désormais être examinées par le GT, afin que tous ses membres se reconnaissent dans les propositions qui seront transmises à la ministre avant la fin du mois de janvier.
 

Ce groupe de travail s'inscrit dans une démarche générale de concertation avec toutes les parties prenantes qui s'est engagée le 21 octobre 2022 lors de l'installation par la ministre des 4 groupes de travail autour de ces axes majeurs :

Axe 1.Comment réduire le nombre de décrocheurs ?

Axe 2.Comment mieux préparer les poursuites d’études supérieures requises par certains métiers ?

Axe 3.Comment améliorer le taux d’accès à l’emploi après le diplôme ?

Axe 4.Comment donner des marges de manœuvre aux établissements tout en conservant le caractère national des diplômes ?

En savoir plus : https://www.education.gouv.fr/installation-des-groupes-de-travail-pour-une-reforme-des-lycees-professionnels-343259

 

 

Mise à jour : janvier 2023