Lettre thématique de la DAAC

Le partenariat

Lettre thématique de la DAAC : le partenariat

Qu’il s’agisse de projets menés dans le cadre des enseignements artistiques et culturels, d’appels à projets spécifiques ou bien de projets à l’initiative de l’établissement, le partenariat est constitutif de très nombreux projets artistiques culturels et scientifiques. Résidences d’artistes, galeries en établissements, ateliers scientifiques, dispositifs d’éducation à l’image, pour n’en citer que quelques-uns, tous visent un objectif commun, celui de permettre aux élèves, de la maternelle au lycée, de rencontrer, pratiquer une grande diversité de de formes culturelles et artistiques dans le cadre de projets et d’y acquérir des connaissances et des compétences basées nécessairement sur les programmes d’enseignement, mais qui contribuent à les acquérir d’une autre façon. Dans le cadre de démarches créatives, les élèves nourrissent également leur esprit critique, développent une diversité de pratiques collaboratives, gagnent en confiance et en autonomie et renforcent aussi leurs compétences de compréhension et d’expression, à l’écrit comme à l’oral.

Les partenariats sont multiples et se déclinent dans une diversité de complémentarité entre leurs différents acteurs. Ce dossier tente modestement de mieux cerner les défis qu’induit le partenariat, les conditions de sa réussite, les difficultés parfois rencontrées. Il a pour objectif premier de vous faire partager des expériences de terrain, des témoignages variés de professeurs, artistes, auteurs, structures et de vous proposer plusieurs ressources sur le sujet.

Que tous les contributeurs à ce premier dossier thématique de la DAAC soient très sincèrement remerciés. 

Bonne lecture !

LE PARTENARIAT…

C’est quoi ?

Le partenariat permet de développer des activités complémentaires aux enseignements artistiques et culturels Il contribue à enrichir la formation générale des élèves.

C'est aussi un pilier de l’accompagnement éducatif pour la mise en place du volet artistique et culturel du projet d’école ou d’établissement.

Il fournit le cadre nécessaire à la mise en œuvre du parcours d’EAC ou à l’élaboration du projet au sein d’un territoire.

Il peut mobiliser, selon sa nature, de multiples acteurs à différents échelons, nationaux ou territoriaux comme les services déconcentrés de l'État (DAAC, DSDEN, DRAC, DRAAF) et les collectivités territoriales (le conseil régional, les conseils départementaux, les intercommunalités, les villes) qui travaillent ensemble, dans le cadre d’actions pédagogiques et éducatives associant régulièrement plusieurs disciplines et favorisant des démarches transversales.

Toutes les structures publiques ou bénéficiant de financements du ministère de la Culture ont parmi leurs objectifs prioritaires le développement d'actions EAC, notamment via la mise en place de partenariats Ainsi, aussi bien les opérateurs nationaux, les équipements culturels territoriaux que les réseaux labellisés ou certains acteurs privés, notamment associatifs, subventionnés, sont susceptibles de porter des partenariats concourant à la généralisation de l’EAC.

Un exemple de partenaire régional : le Réseau des musées de Normandie coordonné par l’Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) la Fabrique de patrimoines en Normandie et dont l’une des animatrices est Anne Kazmierczak, chargée de communication et de médiation : « Le réseau atteint à ce jour le nombre de 140 musées membres. La mise en réseau a pour objectif de soutenir et renforcer le tissu muséographique régional, en facilitant la coopération entre établissements, en proposant soutien et accompagnement et en organisant la mutualisation de moyens. Tous les métiers des musées sont représentés. Le réseau communique beaucoup vers l’extérieur par le biais de communiqués de presse, de réseau, notamment en direction du monde de l’éducation » : https://collections.musees-normandie.fr/en-classe

Carte représentant le réseau des musées de Normandie

Pourquoi ?

Le partenariat permet de croiser les regards.

Pour Nicolas Sorel, auteur, « nous ne parlons pas le même langage que les enseignants, et il nous faut tous profiter de ce que, en tant qu’intervenant ponctuel, nous sommes « de passage » pour être autrement et créer des moments inédits, qui constituent des respirations dans la continuité d’une année (même si nous intervenons pour faire travailler les élèves), il faut que cela soit un temps différent, parce que les enjeux ne sont pas les mêmes ».

Ces projets en partenariat sont « utiles aux élèves en premier lieu, en leur apportant des informations et des questions un peu en décalage avec les apprentissages dits classiques ; utiles aussi aux enseignants, qui peuvent utiliser ces informations et ces questions pour enrichir leurs contenus pédagogiques. »

Le partenariat permet donc de mobiliser les différents acteurs autour des élèves pour :

  • faciliter la rencontre avec les artistes, les professionnels de la culture et les œuvres
  • favoriser l’accès aux sites culturels
  • développer la pratique artistique et culturelle
  • offrir à tous les élèves des projets de qualité

Pour Isabelle Lebon, photographe et partenaire d’un projet mené avec le lycée Les 4 Cantons Grieu de Rouen « cette rencontre n’est pas seulement photographique, elle est aussi humaine dans la construction du projet grâce à l’investissement et la motivation de l’équipe pédagogique, avec l’implication des élèves lors des ateliers. »

Le partenariat permet de mobiliser les acteurs institutionnels pour :

  • mettre en cohérence les différentes stratégies et propositions existantes en termes d'EAC
  • travailler au plus près de chaque territoire, en articulation constante avec l’ensemble des ressources.

Le partenariat scientifique avec les établissements d’enseignement supérieur permet notamment aux collégiens et lycéens de travailler sur des projets transversaux et de nouer des liens privilégiés avec des chercheurs, des ingénieurs et des techniciens. C’est par exemple le concept des rencontres "Grand témoin", programme commun d'accompagnement de projets scolaires de culture scientifique et technique proposé par le Dôme, centre de culture scientifique, technique et industrielle situé à Caen, l’académie de Normandie et la Région Normandie.

Pour Giovanni Roux, conseiller CSTI à la DAAC : « c’est l'occasion pour les élèves d'avoir l'éclairage d'un professionnel sur un thème travaillé en classe ou pour réaliser une ouverture culturelle sur un domaine précis. […] Le but est d’apporter de l’information tout en gardant un esprit léger ».

Le professeur d’Histoire des Arts du lycée Rostand à Caen : « La conférence théâtralisée m'a paru bien adaptée à un public scolaire pour dédramatiser un discours qui peut facilement devenir anxiogène. Pour ce qui est des chercheurs j'ai trouvé leurs interventions adaptées, pertinentes […] Sortir de l’établissement est toujours l’occasion de découvrir un autre lieu et des intervenants différents des professeurs, ce qui permet un pas de côté par rapport au quotidien, et ensuite parce qu'il y a de surcroît un contact avec le monde de la recherche ».

C’est donc l'occasion pour les élèves d'avoir l'éclairage de professionnels sur un thème travaillé en classe ou pour réaliser une ouverture culturelle sur un domaine précis et sur un territoire spécifique pour :

  • avoir une connaissance fine des enjeux propres au territoire
  • favoriser la généralisation de l’EAC
  • prendre en compte et valoriser la diversité, dans un souci permanent d’équité territoriale

Anaïs Féret, professeure de français, donne l’exemple de son collège, « placé dans une zone rurale isolée des infrastructures culturelles. Dépendants des transports, les élèves manquent d'autonomie et de mobilité pour accéder à des offres artistiques : la salle de spectacle et le cinéma les plus proches sont à 20 km. Ainsi, lorsqu’il leur a été proposé à la rentrée 2022/2023 de s’abonner à la Scène 61 pour assister à 3 spectacles, douze élèves étaient volontaires et enthousiastes. […] Pour la Snat61, ce projet répond au besoin d’irriguer son territoire avec une politique d’action artistique et culturelle riche et déterminée pour favoriser son appropriation en retour. […] Ce projet permettra à la Snat61 d’être au plus près de son territoire, de parler, de toucher les oubliés, les invisibles de la culture et ainsi répondre au souhait de diversification des publics.

Anne Kazmierczak, chargée de communication et de médiation pour le Réseau des musées de Normandie rappelle que « des actions et ressources hors les murs sont proposées pour les scolaires, même si rien ne remplace la rencontre avec l’œuvre et l’objet in situ. Sur le site réseau, des ressources de médiation ou des programmes sont en ligne  https://www.musees-normandie.fr/ressources/Ressources-pedagogiques/

Des valises pédagogiques peuvent être prêtées par des musées membres. Elles sont composées d’ouvrages, documents, fac-similés (voire, de manière exceptionnelle, des objets réels), dossiers pédagogiques, propositions d’activités. Des expositions itinérantes sont également proposées en ligne sur le site du Réseau : https://www.musees-normandie.fr/ressources/Expositions-itinerantes/ comme celle du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande : Traverser la Seine au temps des impressionnistes.

Sur le site des Collections en ligne https://collections.musees-normandie.fr/  64 musées partagent une partie de leurs collections, soit près de 84000 objets, visibles en ligne gratuitement. Elles peuvent compléter tous les dispositifs et actions hors les murs.  Elèves et enseignants sont des publics prioritaires pour ce site qui leur propose : plusieurs possibilités de recherche : par musée, par thématique ; un dispositif de commentaire sur chaque objet ; des jeux : impressionnisme, jeu d’asso… fabriquer son propre jeu de 7 familles… une page dédiée au monde de l’éducation : en classe 

De même, le musée du Louvre propose des kits pédagogiques itinérants présentant des chefs d’œuvre du Louvre aux établissements scolaires de l’académie de Normandie, éloignés de la culture et des musées, pour permettre un travail avant une visite possible au musée. Le prêt de chaque kit s’accompagne d’une formation et de ressources pédagogiques.

Lien vers la page de la DAAC : https://www.ac-normandie.fr/exposition-itinerante-images-du-louvre-2022-2023-dans-les-departements-128123     

Lien vers la carte proposée par Anaïs Féret, responsable du dispositif en Normandie, présentant les productions d'élèves : https://padlet.com/AnaisFeret/kit-images-du-louvre-14-50-61-g5e7fc9iwiq4o9o5

Comment ?

Le dialogue entre les acteurs culturels et l’établissement scolaire autour de la construction de projets est indispensable.

Pour Isabelle Lebon, photographe et partenaire d’un projet avec le lycée Les 4 Cantons Grieu de Rouen, « ces projets sont réussis parce que nous travaillons tous ensemble. » 

Francette Fourmage : « en tant que professeure documentaliste, j’ai tout de suite trouvé ma place dans ce projet. »

Pour Hélène Emery, responsable des publics à Fécamp : « d'après mon expérience au théâtre Le Passage, le succès des projets d'éducation artistique et culturels repose essentiellement sur une rencontre. Celle :

  • d'un enseignant qui a une appétence pour la question artistique, qui, le plus souvent, fréquente déjà des lieux culturels du territoire à titre personnel ou avec ses élèves et qui souhaite proposer un parcours artistique à ses élèves.
  •  d'une personne en charge des publics qui a une bonne connaissance des établissements scolaires du territoire, des œuvres et des artistes programmés. Cette personne a également les compétences et du temps à consacrer pour l'écriture d'un dossier de demande de subvention (DRAC ou autres...). Cette rencontre initiale donne lieu à des échanges sur les attentes et les objectifs de chacun ».

Le partenariat repose en effet sur le travail conjoint d’un enseignant et d’un artiste ou d’un professionnel de la culture (comédien, metteur en scène, chorégraphe, musicien, réalisateur, plasticien, technicien du son ou de la lumière, médiateur culturel, etc.).

Au collège Rosa Parks des Andelys, Madame Caroline Huard, enseignante en arts plastiques et référente De Visu de son établissement :

« Avec les médiateurs, nous entrons en contact avec l’artiste environ un à deux mois avant le projet pour construire les deux journées sur lesquelles découleront les projets. Je suis toujours attentive au dynamisme de l’artiste, à ses idées mais j’impose aussi mes médiateurs et le dispositif mis en place, je fais en sorte que toutes les idées puissent s’exprimer et je supervise toute l’organisation en amont pour que chacun puisse se sentir accueilli avec confort. Nous sollicitons les autres enseignants et souvent les classes sont choisies en fonction des motivations qui se dégagent. »

Pour Nicolas Sorel, auteur, « Il faut s’adapter à chaque fois, aux élèves mais aussi aux projets des professeurs : c’est également ce qui donne de l’intérêt à ces interventions : ainsi il n’y a pas de risque de se répéter. Dans ces occasions-là, où il s’agit de communiquer sa passion et de transmettre ce qu’on a découvert en travaillant sur une thématique, la relation avec l’enseignant est plus directe. Quand il a préparé ma venue, préparé les élèves à la thématique, la rencontre est vraiment formidable : parce que l’échange avec les élèves est infiniment plus riche, et parce qu’on se sent légitime à intervenir, avec en plus parfois une complicité avec l’enseignant [...]. D’une manière générale, pour les ateliers comme pour les interventions d’auteur, plus les contacts avec l’enseignant ont été de qualité pour préparer les interventions, plus celles-ci ont été pertinentes, et se sont intégrées dans les parcours pédagogiques. Les moins bons souvenirs que j’ai, toutes proportions gardées, correspondent à des interventions durant lesquelles j’ai eu l’impression d’être un « prestataire » dans la classe, quand l’enseignant se mettait complètement en retrait […].

Pour réussir cela, de notre côté, il me semble qu’il nous faut être très attentifs, pour être à l’écoute de chacun, mais aussi du climat de la classe, de manière à être « autrement » mais pas « â côté ». Il me semble que les contacts préalables avec l’enseignant sont très importants : pour qu’il sache assez précisément ce que nous allons proposer, que nous échangions sur les rôles de chacun durant l’intervention, pour que je puisse facilement trouver des exemples pour m’appuyer sur les enseignements récents ou en cours pour illustrer mon propos. La co-construction artiste-enseignant(s), et la complémentarité qui peut se construire entre eux, me semble ainsi une des premières clefs de réussite pour une bonne réception par les élèves. Dans ce sens, les liens éventuels avec d’autres membres de l’équipe pédagogique, le chef d’établissement, le documentaliste, ou autre en fonction du projet, sont toujours également profitables.

La DAAC de Normandie accompagne les équipes pédagogiques et éducatives ainsi que les acteurs culturels dans l'élaboration de leurs projets en développant des partenariats entre l'École et les acteurs du monde culturel, artistique et scientifique et des dispositifs au niveau académique. Les conseillers et référents par domaines de la DAAC peuvent ainsi :

Le cas du dispositif « Dialogue entre les arts » suivi par Anaïs Féret :

le projet interdisciplinaire Education Musicale, Français, Éducation physique et sportive, « Je danse, tu danses, iel danse... » est mené auprès des 5èmes, par le collège Hawking en partenariat avec le CCN de Caen en Normandie et le chorégraphe Alban Richard ainsi que les danseurs Postic Anka et Chloé Robidoux.

Le projet partenarial EAC vise à faire dialoguer les arts et les disciplines et à garantir aux élèves les 3 piliers de l’EAC :

Photo prise pendant l'atelier avec Postik Anka

Atelier avec Postic Anka

  1. La rencontre avec les œuvres, les lieux et les artistes, l’accès à plusieurs spectacles : Fantaisie Minor de Marco Da Silva Ferreira, Stéréo de Découflé ; visite du CCN, découverte des métiers avec Fabienne Gaultier, rencontre d'Alban Richard et de son travail " en train de se faire" au CCN autour de la création, rencontre avec deux danseurs (Postic Anka et Chloé Robidoux), pratique et échange autour du métier de danseur…
  2. La pratique artistique : atelier de pratique au collège avec Postic Anka et Chloé Robidoux ; atelier danse dans le cadre du cours de l'éducation physique et sportive ; atelier d'écriture dans le cadre du cours de français…
  3. L’acquisition de connaissances et de compétences : analyser et comparer différentes formes de danse ; les notions littéraires nécessaires pour créer un récit de conflit : verbes de mouvements, les différents types de phrase, le niveau de langue ; les notions musicales et leur interprétation pour accompagner avec justesse leur scène.

Les professeurs relais en services éducatifs de la DAAC sont également des interlocuteurs privilégiés dans le cadre du partenariat. Un certain nombre d’établissements culturels ont un service éducatif dans lequel la DAAC a nommé un professeurs relais pour :

  • permettre un lien permanent entre les établissements scolaires et la structure ;
  • informer le milieu scolaire des activités et des ressources proposées ;
  • encadrer, guider et conseiller les enseignants qui cherchent « personnaliser une visite ou à monter un projet pédagogique spécifique en lien avec «le lieu - ressource» ;
  • participer à l'élaboration du programme de développement culturel du service.

Témoignage de Gabrielle Leroy, professeure relais à Bayeux Museum (14)

Témoignage de Julie Engel, professeure relais au Musée des Impressionnismes de Giverny (27)

Témoignage de Cécile Hupin, professeure relais au Musée Château de Dieppe (76)

Vers le site des services éducatifs de Normandie

Dans le cadre de la 5e édition de Normandie Impressionniste, venue célébrer les 150 ans de la première exposition impressionniste qui s'est déroulée au studio de Nadar, à Paris, en 1874, le service éducatif du Mont-Saint-Michel proposait de faire réfléchir les élèves sur l’art et le paysage.

Le temps d’une journée, les élèves ont été amenés à cheminer, observer, capter le Mont et sa baie, une nature en mouvement, avec la potentielle collaboration d’artistes photographes et ingénieurs du son. Invoquant les arts plastiques, les sciences, les lettres, la géographie et l’éducation musicale, ce projet proposait d’actualiser notre rapport au célèbre mouvement du XIXe siècle qui opéra une véritable révolution artistique faisant encore écho aujourd’hui. Notre rapport à la nature et au paysage, déjà questionné par les impressionnistes il y a 150 ans, appelle une réinvention de notre perception et de la représentation du réel, par le biais d’une pratique transversale et d’un questionnement sur la muséographie avec une exposition de séries mêlant photographies et captations sonores retravaillées ou non.

Paul Signac, Mont Saint Michel, brume et soleil,  huile sur toile, 1897, 46.7 x 55.5 cm

Paul Signac, Mont Saint Michel, brume et soleil, huile sur toile, 1897, 46.7 x 55.5 cm

La DAAC travaille en lien étroit avec la DRAC Normandie, direction régionale des affaires culturelles, le service déconcentré du ministère de la Culture en Normandie. Les conseillers en charge de l’EAC de la DRAC sont les interlocuteurs privilégiés des acteurs culturels pour les accompagner dans la construction de leurs projets en direction des jeunes publics. À travers les collaborations avec les structures culturelles et/ou la mise en place de résidences territoriales d’artistes, la DRAC soutient les interventions artistiques en action culturelle ou les créations.

Partenariat dans le cadre de « Jumelages-résidences d’artistes » : projet « Le conte, un genre intemporel » mené auprès des 5èmes du collège Leclerc en partenariat avec la Scène 61 et la compagnie La Part des Anges. Les comédiennes qui animaient les ateliers théâtraux font partie de la compagnie de ce spectacle et proposaient aux élèves de créer un récit et une mise en voix, en lien avec le conte, tout en s'appuyant sur leur expérience de spectateurs.

  1. Rencontrer, assister à plusieurs spectacles : Vite une selfie de Lucamoros, Neige de Bureau, Pour que tu m'aimes encore de Noireau ; découverte des métiers avec la compagnie de Lucamoros (échange après le spectacle) et les comédiennes, Léa Quinsac et Sabrina Baldassarra, ainsi que Audrey Soulé, chargée des relations publiques, de l’action culturelle et du jeune public de la Scène 61, fréquenter plusieurs salles de spectacle : Le Carré du Perche, Scène 61, rencontre avec deux comédiennes : Léa Quinsac et Sabrina Baldassarra
    Photo d'élèves au spectacle
  2. Pratiquer : atelier de pratique au collège avec Léa Quinsac et Sabrina Baldassarra ; atelier d'écriture dans le cadre du cours de français : interview fictive, rédaction des contes, mise en voix.
  3. Connaître : analyser et comparer différentes formes de spectacles d'arts vivants, arts visuels, danse, théâtre, seul en scène ; comparer les réécritures dramatiques des contes ; les notions littéraires nécessaires pour créer un conte merveilleux, les spécificités de l'écriture dramatique, le vocabulaire spécifique, l'expression du jugement lors de la rédaction des critiques des précédents spectacles…

Quelques images de la résidence en vidéo : https://podeduc.apps.education.fr/video/40063-partenariat-jumelages-residences-dartistes-au-college-felix-leclerc-de-longny-les-villages-par-anais-feret/

Dans le cadre de De Visu, fruit d’un partenariat entre la DRAC de Normandie, l'académie de Normandie et la Région Normandie, qui soutient la création régionale contemporaine et sa diffusion dans les établissements scolaires, Alexandre Daull, artiste intervenu au collège Rosa Parks, Les Andelys souligne : « la qualité de l’accueil par les élèves et les équipes du collège Rosa Parks, en particulier Caroline Huard, enseignante et responsable de la galerie. […] J’ai eu l’occasion de les rencontrer en visio avant ma venue pour construire la séquence d’atelier mené avec la classe de 6e autour de l’objet et de la céramique. […]. Ce temps permet de mettre en lumière tout le travail qui existe autour des pratiques artistiques. […] Mme Huard a accordé les temps d’échange adéquats pour que je puisse partager mon expérience de la réalité du métier d’artiste. »

 

ADAGE et la part collective du pass Culture représentent une étape supplémentaire et importante vers la généralisation de l’éducation artistique et culturelle (EAC). Elles renforcent la dynamique partenariale des équipes pédagogiques des établissements scolaires avec les acteurs culturels pour construire des projets d’EAC.

A ce titre, l’application ADAGE est utile pour :

  • consulter l’annuaire géolocalisé des partenaires et intervenants culturels référencés (21500 en mars 2024) ;
  • co-construire des projets d’EAC ;
  • répondre à des appels à projets et obtenir des financements ;
  • consulter les offres collectives du pass Culture, les réserver et les associer à des projets en partenariat ;
  • suivre le parcours EAC de chaque élève de la maternelle à la terminale.

Sur ADAGE, les chefs d'établissements peuvent, comme ci-dessous, faire l’analyse de la politique EAC de leur établissement et exprimer des besoins de formation.

Au collège Roland Vaudatin de Gavray-sur-Sienne : « Construction du lien Ecole - Culture: le collégien a besoin d'identifier la nécessité d'une connaissance culturelle riche. Les enseignants doivent pouvoir accompagner les élèves dans cette démarche, quelle que soit la discipline enseignée.

Un PEAC riche dans ce collège en milieu rural isolé. La part du PASS Culture est non négligeable ; elle permet l'accès à diverses formes de culture de la 6ème à la 3ème. Le collège s'inscrit pleinement dans un PEAC dense, organisé, coordonné, et plébiscité par les élèves et les personnels. »

Les offres collectives du pass Culture sont des composantes de projets pédagogiques sur le temps scolaire. Loin de l’idée d’une démarche consumériste, il s’agit de dialoguer avec les acteurs culturels pour adapter ou créer des offres en fonction d’objectifs pédagogiques précis. Cela favorise une bonne réception des œuvres ou des propositions artistiques et le bon déroulement des ateliers de pratique artistique ou scientifique. Les activités co-construites en amont avec les professeurs, sont animées par des professionnels de la culture dans un lieu culturel, au sein de l’établissement scolaire ou dans tout autre lieu adapté. La complémentarité du travail entre partenaire(s) culturel(s) et professeur(s) se déploie tout au long du processus, de la conception du projet à son bilan.

Pour Yann Dacosta de la compagnie Le Chat Foin de Rouen, « Le pass culture a été un véritable partenaire autour de notre projet. […] La pièce La Hchouma a vu le jour en mars 2019, mais à l'époque de nombreux établissements manifestaient leur envie (voire leur besoin) de l’accueillir tout en regrettant le manque de moyens pour le faire. […]

Grâce au pass culture, ces projets ont pu largement être diffusés dans les établissements scolaires. […] On peut toucher des niveaux entiers en se posant une semaine dans un établissement. […] On part d’une histoire vraie, et, à partir de là, la discussion peut commencer ».  Pour écouter le témoignage de Yann Dacosta : https://podeduc.apps.education.fr/video/37703-la-hchouma-pass-culturemp4/

Les acteurs culturels qui interviennent dans l’École ne sont pas limités à la liste ADAGE. Le référencement sur ADAGE n’est pas un agrément, c’est la possibilité de bénéficier du financement pass Culture (à partir de la 6ème), si elle s’accompagne de l’inscription sur la plateforme pass Culture. Les établissements scolaires peuvent travailler avec des acteurs non référencés sur ADAGE, mais les actions menées dans le cadre de ces partenariats ne sont pas éligibles au financement pass Culture.

Quelle portée ?

En CSTI, la classe de seconde 3 du lycée Jean Rostand de Caen est allée assister à la conférence théâtralisée « Debout les vaches, la mer monte » :

Pour le professeur de Physique-Chimie : « Le lieu était vraiment une bonne occasion de voir les élèves en dehors du confort de l’établissement, ce qui permet d’évaluer de nouvelles compétences. Le travail en amont avec les supports est indispensable pour créer un véritable parcours. »

Parmi les élèves, pour Clémentine : « la conférence est intéressante, j’ai appris des choses sur le sujet mais il y avait trop d’informations. Les intervenants étaient captivants mais la partie chercheurs était trop longue. Mais cela me permettra de participer à améliorer les choses pour le climat. »

Pour Milan : « Cela nous a permis de sortir du lycée, ce qui est rare. J’ai préféré les chercheurs, même si je n’ai pas changé mes idées sur le sujet car je me sens déjà concerné et je suis déjà informé ».

Pour Laurine : « La conférence était constructive et on avait de bonnes informations sur le sujet. On a travaillé les compétences d’écoute et d’analyse. Les explications étaient bien mais un peu longues. Le format théâtralisé peut toucher plus de monde ».

Pour Isabelle Lebon, photographe et Francette Fourmage, professeure documentaliste au lycée Les 4 Cantons Grieu de Rouen, il s’agit de :« réfléchir sur les relations entre filles et garçons, l’égalité et la mixité, les préjugés sexistes, les règles de vie en commun, le sens et le respect de la loi, l’importance du respect mutuel à partir du monde professionnel. Notre sujet est de partir à la rencontre de leur projet d’avenir, de leur futur métier ».

Pour les élèves :

  • « C’était bien. On peut participer. Je suis prête à continuer avec un bon groupe. »
  • « J’ai bien travaillé avec mon binôme. »
  • « J’étais bien dans mon rôle de photographe, mais je n’aime pas que l’on me prenne en photo pendant mon travail. »
  • « J’ai aimé prendre des photos et être comme invisible. »
  • « Cela m’a donné plein d’idées. »

Isabelle Lebon : « J’ai apprécié que les jeunes soient attentifs. Les consignes ont été écoutées. Les jeunes ont travaillé autrement. Ils ont compris l’intérêt de la lumière. Ils ont appris que, avec la photographie, le sujet est regardé. Cela n’est pas pareil que photographier avec un téléphone portable. J’ai de la matière pour travailler. Les jeunes étaient concentrés, ils avaient de bonnes idées. Ils ont fait de belles photos. »

Pour voir les images des 4 projets photographie du lycée, depuis 2020-2021, sur le portail documentaire du lycée : https://0762602r.esidoc.fr/site/bienvenue-au-cdi-espace-eleves/culture/photographie

​ Au collège Rosa Parks des Andelys, Madame Caroline Huard, enseignante en arts plastiques et référente De Visu de l’établissement, a créé un dispositif de médiation des expositions par les élèves, formés en partenariat avec la ville des Andelys :

« Des élèves de toutes les 4e du collège s’engagent volontairement à venir sur un temps du midi pour organiser les événements culturels du collège. […] En construisant ce projet autour de la médiation nous avons contacté la chargée de la culture de la ville, Tiffany Gaston, qui nous a proposé une formation pour les élèves sur site, de sa part et de celle de Françoise Baron, conservatrice du Musée Nicolas Poussin. Les élèves découvrent le patrimoine de leur ville tout en apprenant le rôle de la présentation dans l’art et découvrent aussi différents métiers liés à la culture. Nous avons réussi à reconduire à chaque fois cette formation pour les différents groupes de 4e. Les élèves trouvent leur motivation dans le fait de se rendre autonomes dans l’établissement en interagissant par exemple avec l’administration ou en préparant le buffet pour accueillir les invités. Quel que soit les biais de leur motivation, ils entrent dans le monde de l’art et de la culture et vivent des temps forts dans leur établissement auprès des artistes, de leurs enseignants et de leur administration. Le sentiment d’accomplissement est réel quand le vernissage a lieu puisqu’ils peuvent présenter le fruit de leur travail d’exposition avec les travaux de l’artiste et des classes qui ont participé au projet. De fil en aiguille, les élèves de 6ème et de 5ème souhaitent devenir médiateurs en 4ème, les anciens se souviennent de bons moments lorsqu’ils viennent voir les expositions et l’art prend sens et de la valeur à leurs yeux : ils sont curieux, ouverts d’esprit et souvent impatients des nouvelles expositions et espèrent participer au futur projet. »

Alexandre Daull, artiste partenaire : « J’ai rarement vu une telle mise en situation des élèves et un tel engagement dans le dispositif. Et pourtant je commence à avoir un petit nombre d'expériences positives dans ce cadre.[…] Par ce biais, ces élèves ont pu se familiariser avec tous les enjeux de la mise en place d’un tel événement : de la scénographie des pièces (les miennes et celles de leurs camarades de 6e) à la médiation écrite et orale, en passant par le montage du mobilier d’exposition.[…] Les quatrièmes ont pu, en vivant les coulisses de l’exposition, découvrir un ensemble de métiers de la culture, moins visibles que les créateurs mais essentiels : régisseurs, scénographes, médiateurs, etc. ouvrant ainsi des possibles à un âge où les questions d’orientation deviennent tangibles. […] Habitué à la qualité de l’accueil et à l’engagement des enseignants prenant part au dispositif de visu, j’ai néanmoins été spécialement enchanté de vivre cette expérience qui m’a définitivement donné envie de candidater à nouveau pour l’édition 2024-25 avec de nouvelles pièces.

Hélène Emery, responsable des publics au théâtre Le Passage partage le témoignage de M. Héricher, ancien directeur de l’école Camus : « L’école Albert Camus a dans ses priorités du projet d’école de favoriser l’ouverture sur le monde, notamment par la pratique artistique et culturelle. Nous voulons favoriser la fréquentation des lieux de culture et d’art sur Fécamp, tels que le Théâtre le Passage et le Musée des Pêcheries. Les différents projets menés ont permis d’acquérir des compétences en lecture, écriture, mémorisation, mais aussi en expression artistique et culturelle. Ils permettent aussi de mettre en place le Parcours Artistique et culturel de l’élève, ainsi que le Parcours Citoyen. Les élèves apprennent à exprimer leur goût, à argumenter, à confronter leur avis à celui des autres. Ils font l’expérience du travail collectif au travers de leurs réalisations. Le projet répond aussi à une autre priorité du projet d’école : l’implication des parents dans la scolarité de leurs enfants. Par la pratique dans les ateliers, par l’accompagnement aux sorties et aux représentations, les familles prennent conscience du travail effectué en classe, des acquis de leurs enfants, ainsi que de leurs difficultés. »

Anaïs Féret, professeure de français, rappelle que « pour les artistes de La part des anges, le jumelage répond à un besoin de se confronter au regard de leur public afin d’enrichir leurs spectacles. La compagnie mène depuis longtemps des ateliers de pratique et des projets artistiques au long cours qui rythment leur travail et donnent de la matière au processus créatif.

Pour Nicolas Sorel, auteur, on rencontre un petit succès « quand on comprend qu’on confirme ce que l’enseignant a pu dire, et quand on arrive à le surprendre, agréablement, en même temps que les élèves », car en effet, « le lien entre l’artiste et les élèves est aussi riche pour tout le monde parce que nous sommes extérieurs à l’équipe pédagogique […] 

Cela vient déjà de ce que ces rencontres servent ma pratique d’auteur et m’enrichissent, mais surtout parce que j’ai toujours eu l’impression que ces interventions m’ont toujours permis de me sentir utile. Les interventions en milieu scolaire sont pour moi des temps très importants qui m’apportent énormément […]. Aller à la rencontre du public, et tout particulièrement des jeunes, est le meilleur moyen d’être en phase avec la société actuelle […]. Ces rencontres sont souvent riches « d’accidents », de remarques, de questions, qui interrogent notre pratique et nous font avancer.

Mise à jour : décembre 2024